Le paillage du sol au potager comme dans un jardin d’ornement présente de nombreux avantages, mais quels sont ses inconvénients ? Presque … Aucun ! Sauf à choisir un paillis qui se révèle inapproprié à certaines cultures. Focus sur les différents types de couvre-sol et leur utilisation…
Imiter la nature
Dans la nature, aucun sol n’est à nu ! La permaculture a été la première agriculture à préconiser de recouvrir la terre, autrement dit de pailler ou de procéder au paillage des plantations. Selon le type de paillis, la technique du couvre-sol permet de limiter l’apparition des adventices, la chaleur l’hiver, la fraîcheur l’été et de préserver l’humidité de la terre, d’agrémenter visuellement des parterres et aussi d’amender les cultures
Quels sont les avantages d’un paillis ?
Maintenir l’humidité dans le sol
Alors que l’eau est devenue une ressource précieuse, la vertu numéro un du paillage est de permettre la limitation des arrosages. La perte d’eau est importante lorsque le sol est à nu : l’évaporation est trois fois plus élevée, même si le sol est arrosé et la transpiration de la plante s’accroît lorsque la terre est chauffée par le soleil, le système racinaire de la plante étant moins protégé.
Limiter la corvée du désherbage
Le paillis empêche la lumière d’atteindre la surface du sol : les mauvaises herbes se développent beaucoup mon vite. En plus, elles sont plus faciles à enlever comme la terre reste plus meuble. Voilà du temps de gagné pour profiter de votre jardin et de l’argent économisé en désherbant sélectif et autres produits chimiques particulièrement néfastes à votre petit coin de nature.
Protéger les sols des aléas climatiques
Le phénomène de battance provoque le tassement de la terre sous l’action de la pluie. La surface du sol se durcit et les eaux de pluies finissent par ruisseler et raviner le jardin, d’autant que le substrat est argileux ou marneux. Grâce au paillis, le sol est protégé et l’eau s’infiltre petit à petit, même lorsque vous arrosez vos cultures et plantations.
Favoriser la biodiversité
Les matériaux des différents paillis peuvent servir de refuge pour les insectes utiles à la biodiversité, comme les insectes pollinisateurs ou les prédateurs de certains nuisibles.
Bon évidemment, il n’y a pas que les insectes que l’on souhaite. On a également les limaces qui trouvent les paillis intéressants. Il faut donc adapter le choix de son paillage selon les plantes. Petite anecdote personnelle : les limaces et escargots adorent les feuilles de mes hostas… Je vais donc ajouter un paillage spécifique (chanvre, lin) autour d’eux pour les protéger.
Améliorer la nature du sol
Le paillage organique (paille, écorce,copeaux, …) se décompose et enrichit le complexe argilo-humique du sol : certains paillis fertilisent et entretiennent l’amendement de la terre en favorisant la vie microbienne du sol, donc la minéralisation.
Conserver de belles plantes et de beaux légumes
Le paillis est sec en surface : en cas de fortes pluies ou et suite aux arrosages, vos plantations restent propres, sans éclaboussures de terre qui peuvent les gâter plus vite et au potager, vos légumes se conservent plus longtemps sur pieds, sans risquer de s’abîmer au contact d’un sol humide.
Améliorer la croissance des végétaux
Les paillages, entre protection des sols et maintien de l’humidité, favorisent la croissance de vos plantations. Renforcés, les végétaux sont moins sensibles aux attaques de champignons et de parasites. Leur santé est favorisée grâce à la présence d’un paillis.
Quels matériaux privilégier pour son paillis ?
De nombreux matériaux organiques ou minéraux sont disponibles en jardinerie ou à proximité de votre jardin pour créer vos paillages. En voici les différents exemples, ainsi que leurs usages.
Le paillage organique
Pourquoi « organique » ?
Ce type de paillage se crée à partir d’éléments végétaux :, paille souillée des litières animales (poulailler, fumier de cheval…) ou paille propre, copeaux ou sciure de bois (non traité, cela va sans dire…), écorces, coques de cacao, feuilles mortes, tailles des arbres et arbustes broyés ou mulchs, etc.
Où l’utiliser ?
On utilise les paillis à longue durée de vie comme les copeaux de bois et les écorces de pins autour des plantations pérennes, arbres, arbustes ou massifs de vivaces. Les paillis à courte durée de vie comme le produit, les feuilles mortes ou les pailles sont idéales au potager : on veille à rajouter de la matière en toute saison.
Le bon et le mauvais paillis organique
Vous pouvez amender votre paillis grâce aux coques de noix, noisettes et autres fruits, La dégradation du paillis organique produit de l’humus et nourrit votre sol. Certains résidus acidifient le substrat comme les aiguilles de pins ou les, qui en plus, contiennent des huiles. Ces paillage sont à utiliser pour des végétaux aimant les sols acides.
Le paillage minéral
Des paillis durables
Les paillis minéraux ne sont pas biodégradables, mais leur durée de vie est infinie ! Massifs de vivaces, rocailles, plantes grasses, cactus et autres plantes héliotropes : ces matériaux entretiennent la chaleur du sol et créent des espaces sans entretien. Attention, c’est paillage ne peuvent pas être mis au contact de la terre, il faudra une toile de plantation pour éviter qu’ils se mélangent au sol et disparaissent. Ce qui me déplaît en tant que professionnelle, c’est que du coup on coupe plus le lien entre le sol et l’air et donc on ralentit les interactions nécessaires à la vie microbienne.
Des paillis colorés
La Pouzzolane se présente sous forme de billes de roche volcanique riche en silice. Sa structure alvéolaire en fait un excellent isolant thermique. Les billes d’argiles, débris d’ardoise ou de poteries et les coquillages présentent des caractéristiques identiques et permettent de jouer sur la décoration au jardin : harmonisez vos plantations et leurs alentours pour créer des ambiances colorées et des camaïeux ! Ce paillage est plus pour les massifs de terre de bruyère tout comme les ardoises. Ils ont tendances à acidifier le sol.
La toile tendue au sol
Pour ce type de paillage, la mise en œuvre est plus simple que les paillis décrits précédemment. Si les films plastiques sont disgracieux, mais utiles aux jardiniers qui souhaitent hâter leurs cultures, les toiles tissées en jute et autres textiles retiennent efficacement la terre des talus pentus comme les berges d’un plan d’eau ou d’un bassin.
Cette solution est utilisée dans des massifs difficiles d’accès et avec une nette préférence pour les toiles biodégradables. En effet, les toiles qui ne le sont pas sont censées être enlevées une fois les végétaux à taille adulte. A noter que, l’avantage de la toile biodégradable est qu’elle disparaît toute seule.
Ce qu’il faut retenir sur les paillis…
Le paillage doit être choisi en fonction des végétaux et de la durée de protection recherchée, du type de sol, mais vous devez également tenir compte de sa mise en place, en fonction de la météo, des accès, transport des sacs et autres conditionnements des matériaux du couvre-sol et de la pose proprement dite. L’avis d’un professionnel en aménagement paysager vous évitera bien des écueils.